Mon livre de rêve : un livre électronique contenant quelques centaines de feuilles souples et fines dans lesquelles s’imprimeraient à volonté les textes de toute une bibliothèque contenue dans la mémoire de ce livre. Il est très important de conserver le fait de feuilleter un tas épais de pages, par amour de ce qui fut fait. Arrivé en dernière page de ce papier électronique (qui commence à exister), on continuerait la lecture en réactualisant le texte à partir de la première page.
Très certainement, j’aimerais personnaliser une telle merveille avec une reliure à mon goût. Et luxueusement si je le veux : cuir ou métal embossés de coquillages, de pierres précieuses, fermoir et dorure. J’en ferai de beaux cadeaux, souvenirs terrestres se déplaçant au milieu des étoiles, hommage à l’éphémère créé par la permanence de l’existence.
Tout ceci uniquement pour jouer des circonstances, quelque part dans le temps. Je croirai à la conscience d’une intelligence artificielle si elle décide elle-même d’effacer sa mémoire et si elle désire la retrouver.
L’éphémère revient par amour. Rien n’est absent ou perdu. « Rien » n’est qu’un instant, et les textes, les images, les sons, toutes les perceptions sont pour la conscience des instants qui s’évanouissent en se succédant dans quelque chose d’inaltérable, d’omniprésent : l’Esprit qui varie son ampleur ici et là.